Les shortlists des Pépites du Salon de Montreuil
Les préparatifs du salon du livre et de la presse jeunesse avancent. Après la conférence de presse, le salon vient d'annoncer la présélection de 54 titres, en lice pour les prix Pépites.
C’est un énorme travail de veille, de lecture et d’organisation qui permet l’élection des pépites dans huit catégories, aussi diverses que l’album, le documentaire ou le livre audio. Plusieurs comités de lecture ont balayé la production d’une année entière, pour constituer ces listes, qui seront soumises au vote du jury. Vous pouvez consulter l’ensemble de la sélection sur le site du salon.
En tant que membre du comité roman, et animatrice du comité numérique, je ne peux pas donner un avis neutre sur les listes. Elles contiennent toutes de très bons livres, avec des surprises de dernières minutes envoyées in-extremis par les éditeurs, qui publient souvent de remarquables projets juste avant le salon. Je parlerai plutôt en généralité, et ce qui me semble important dans un prix littéraire, c’est la cohabitation entre auteurs reconnus et nouveaux entrants. Les juger sur un seul ouvrage permet de faire découvrir au grand public de bons livres, d’autant que tous les lecteurs ne connaissent pas Natali Fortier ou Michel Honaker. Personnellement j’ai une préférence dans les prix dénicheurs de talents, qui priment des premiers livres et font décoller la carrière d’un artiste, mais certains titres d’auteurs célèbres surprennent particulièrement, et ils le méritent aussi. Alors peut-être qu’il serait bienvenu de créer en France plus de distinctions pour honorer l’ensemble d’une œuvre.
Par ailleurs, c’est toujours intéressant de voir certains livres faire consensus, et d’autres animer un vif débat, et c’est justement ces derniers que je trouve très intéressants. C’est par exemple le cas du roman de Guillaume Guéraud Plus de morts que de vivants. Qu’ils suscitent le débat entre professionnels ou qu’ils divisent les médiateurs et les ados, ces ouvrages sont révélateurs de thèmes dérangeants, de tendances fortes, ou de styles littéraires ou graphiques inhabituels. Je souhaite du courage au jury pour départager toutes ces œuvres exceptionnelles et suis soulagée de n’avoir pas mon mot à dire. D’ailleurs, si j’ai un coup de cœur pour la bande dessinée d’Edith, Le jardin de Minuit, mes albums préférés de l’année ne sont pas dans la sélection des Pépites. J’en parlerai peut-être dans un prochain article.
